Selon le Ministère du Tourisme, il existe en France 11 millions de personnes handicapées, susceptibles d’être un jour des touristes « à besoins spécifiques ». Pourtant, l’Union Nationale des Associations du Tourisme (UNAT) constate que quelques milliers de personnes handicapées seulement en France ont, à ce jour, accès au tourisme, alors que 3 millions de personnes seraient potentiellement d’ores et déjà concernées.
En dehors d’être une activité occultée et difficilement accessible, force est de constater qu’il existe un fossé entre possibilité d’accès et offre réelle. Cet écart entre les besoins de la population handicapée et les composantes de l’offre touristique est encore plus grand lorsque l’on prend en compte la demande des touristes étrangers handicapés et les projections qui ont été faites sur le développement de ce tourisme en France. De plus, comment peut-on expliquer qu’en France le taux de départ en vacances des personnes handicapées reste aujourd’hui très faible alors que le nombre de personnes en situation de handicaps tend à augmenter avec l’allongement de l’espérance de vie ?
« TOURISME ET HANDICAP» UN MARCHé ENORME MAIS PEU ATTRACTIF ET INEXPLOITé CAR INACCESSIBLE.
(Par Frédéric REICHHART Chez L’HARMATTAN – 2011 – 287 p)
Globalement, tout se passe comme si, d’un côté, la clientèle handicapée se désespérait de rencontrer une offre qui semble toujours se dérober devant elle, et comme si, de l’autre, l’industrie touristique consentait à des investissements sensés rendre ses équipements accessibles, sans pour autant chercher à les valoriser en attirant la clientèle pour laquelle ils ont été réalisés. Etrange mécanisme économique.
Il s’agit en tout état de cause d’un marché potentiel largement inexploité, qui, au-delà même de toute considération sociale et morale, mériterait tant du point de vue stratégique que du point de vue commercial, d’être sérieusement abordé.